Pour en apprendre plus sur les différentes maladies dentaires du chien et du chat ainsi que leur prise en charge
Votre chat a peut-être été diagnostiqué de cette maladie buccale par votre vétérinaire, ou bien vous êtes juste curieux d’en savoir plus. Voici un article qui vous permettra de mieux comprendre cette maladie et sa prise en charge.
Qu’est-ce que la gingivostomatite chronique féline ?
Il s’agit d’une maladie entrainant une inflammation dans la bouche du chat, causée par une réaction immunitaire exagérée. Ceci est dû à la présence de virus et de bactéries dans la bouche et ce, de manière chronique.
Pourquoi mon chat souffre-t-il de cette maladie ?
Il est difficile de répondre à cette question car il s’agit d’une maladie multifactorielle. La quasi-totalité des chats atteints sont porteurs d’un calicivirus buccal. Parfois ils sont également porteurs d’un herpes virus, du sida du chat (FIV) ou bien de la leucose (FeLV). La présence de plaque dentaire ajoute un risque de développer la maladie.
Ce ne sont pas les virus ou bactéries qui déclenchent la maladie mais bien une réponse immunitaire non adaptée à toutes ces stimulations.
Enfin, le stress peut également favoriser l’apparition des signes cliniques.
Heureusement, tous les chats atteints de ces virus ne développent pas cette maladie. Par exemple, on considère que chez les chats ne présentant pas de gingivostomatite chronique, un chat sur 3 serait porteur d’un calicivirus buccal.
Comment reconnaît-on cette maladie ?
Ce n’est pas parce que les chats ont la bouche rouge qu’il s’agit forcément de la gingvostomatite chronique féline. Pour la reconnaitre, il faut qu’il y ait une inflammation au fond de la bouche (au niveau de la muqueuses buccales caudales). Il ne faut donc pas la confondre avec d’autres maladies buccales (comme par exemple une gingivite liée à une maladie parodontale), car la prise en charge sera très différente.
Lors de gingivostomatite chronique, on trouve systématiquement une gingivite plus ou moins marquée, parfois des ulcères sur la langue. Les signes cliniques associés sont variés et variables selon les chats : une douleur à l’ouverture de la bouche, une difficulté à s’alimenter (dysorexie) à cause de la douleur, une mauvaise haleine (halitose), une hypersalivation (ptyalisme), parfois des saignements.
Comment prendre en charge cette maladie ?
D’abord il faut vérifier l’état de santé global du chat en passant par un bilan sanguin et un test pour la leucose et le sida du chat (test FeLV/FIV). Ensuite on va soulager le chat en administrant des antidouleurs si besoin, parfois mettre sous perfusion et faire manger l’animal (soit en le stimulant soit via une sonde).
Une fois l’animal stabilisé, le traitement passera par le fait de limiter la stimulation du système immunitaire. Pour cela, il faudra extraire les dents touchées par l’inflammation, ainsi que les dents présentant d’autres atteintes (résorption dentaire, fracture avec atteinte du canal dentaire, parodontite…). En effet, en retirant les sources d’infection ou de dépôt de la plaque dentaire, on limite la réponse du système immunitaire. On calme ainsi l’inflammation chronique dans la bouche du chat.
Il n’est donc pas rare de devoir retirer toutes les prémolaires et toutes les molaires lors de cette intervention. Les crocs peuvent être laissés en place ou non, selon qu’ils soient également atteints par l’inflammation.
Cette intervention est souvent redoutée par les propriétaires. Mais elle permet une guérison complète dans 60% des cas, et une guérison partielle (c’est-à-dire avec un traitement nécessaire ponctuellement et bien moins fréquemment qu’avant l’intervention) dans 30% des cas. L’évaluation de la réussite de l’intervention est évaluée 2 à 3 mois après celle-ci.
En cas de manque d’amélioration sous 2 à 3 mois, le vétérinaire explorera les causes possibles de cet échec (des racines dentaires persistantes, présence ou non des crocs, autres causes possibles, etc…).
Il y a un échec d’amélioration dans seulement 10% des cas. A ce moment-là, on peut ajouter un traitement médical pour tenter d’améliorer les symptômes. Ces traitements ne sont pas proposés en première intention car ils n’ont pas de résultats efficaces s’ils sont donnés sans avoir retiré les dents atteintes au préalable. Ces traitements seront mis en place au près d’un vétérinaire pour choisir le protocole le plus adapté.
Voici les questions les plus souvent posées par les propriétaires :
Le chat n’utilise pas ses dents pour mastiquer, contrairement à nous, mais bien pour cisailler. C’est l’estomac qui fera le travail de digestion. Ainsi, le chat peut très bien manger sans ses dents et sans craindre une difficulté à digérer. De plus, la douleur diminuant une fois l’intervention passée, il n’est pas rare de voir un chat manger plus qu’avant.
Il est fort probable que votre chat continue de manger des croquettes. La plupart ne les croquent déjà pas à cause de la douleur qu’entraine la gingivostomatite chronique. Dans la plupart des cas observé, le chat n’a pas changé ses habitudes alimentaires
Cette intervention chirurgicale est importante et nécessite donc une prise en charge de la douleur complète (pendant la chirurgie via l’anesthésie générale, l’utilisation des morphiniques et l’anesthésie loco-régionale, puis après l’intervention par l’utilisation de morphiniques associés à d’autres molécules anti-douleur). Avec les bonnes molécules et les bons dosages, le chat se remet généralement rapidement de cette intervention.
Chaque intervention sous anesthésie générale présente un risque anesthésique (bien que faible), qui varie selon l’animal et son état de santé. C’est pourquoi il est important de bien connaitre l’état de santé de l’animal et d’en discuter avec votre vétérinaire.
Nous allons voir dans cet article ce qu’est la maladie parodontale, qui touche 75% des chiens et chats de plus de 5 ans. Cette maladie très fréquente est la première maladie de la cavité buccale chez les animaux.
Qu'est ce que la maladie parodontale ?
Il s’agit d’une maladie infectieuse, liée aux bactéries présentent dans la plaque dentaire et qui va toucher les tissus de soutien de la dent. Cette maladie commence par une gingivite (gencive rouge), puis évolue vers une parodontite (inflammation du parodonte) s’il n’y a pas de traitement préventif mis en place.
Le parodonte c’est l’ensemble des tissus qui permettent de tenir la dent. Il est composé de la gencive, du ligament parodontal, de l’os alvéolaire (os qui entoure la dent) et des vaisseaux sanguins et nerfs arrivant à la dent.
Contrairement à ce que l’on croit, ce n’est pas le tartre qui entraine la maladie parodontale mais bien la plaque dentaire (c’est elle qui cause l’inflammation). C’est un biofilm qui se forme en 24 à 48h. Une fois minéralisé, cela devient du tartre. Attention, la plaque dentaire n’est pas visible. C’est pourquoi certains animaux n’ayant « pas de tartre » présentent quand même de la maladie parodontale, car la plaque dentaire est bien présente.
Tant qu’elle évolue sur la dent (supra gingival), elle entraine une gingivite, et lorsqu’elle évolue sous la gencive (sous gingival) elle entraine une parodontite..
Pourquoi mon animal a-t-il une maladie parodontale ?
Cette maladie est multifactorielle. Elle dépend d’une part des germes présents dans la bouche, mais également de la réponse immunitaire de l’animal à ces bactéries.
Certains facteurs semblent aussi impacter la maladie : le type d’aliment (la mastication semblerait minimiser la maladie parodontale par rapport à une alimentation sans mastication), une mauvaise position des dents, une mauvaise occlusion de la bouche, un encombrement dentaire important (par exemple par la persistance d’une dent de lait, ou bien une petite mâchoire, comme par exemple chez les bouledogues ou les Carlins).
Si votre animal présente d’autres maladies, il peut être plus à risque (s’il présente un déficit immunitaire, ou une insuffisance rénale, un diabète…).
Et enfin, il y a aussi un facteur génétique favorisant ou non la maladie parodontale.
Comment diagnostiquer la maladie ?
Lors d’une visite chez votre vétérinaire, celui-ci va regarder la bouche et évaluer la présence ou non d’une gingivite, d’une récession gingivale (la gencive recule sur certaines dents), la mobilité de certaines dents, l’exposition des racines dentaires…
Ensuite, il faudra explorer plus en profondeur sous anesthésie générale avec des instruments : une sonde parodontale et une sonde exploratrice. Cela va permettre d’évaluer la taille des poches parodontales (poche entre la gencive et la dent), évaluer plus précisément la mobilité des dents et les furcations (l’espace où se rejoignent les racines dentaires)
Enfin, on réalise des radiographies dentaires pour visualiser l’extension de la maladie. En effet, on va pouvoir visualiser le ligament parodontal, l’os alvéolaire, l’os de la mâchoire etc…
Quelles sont les conséquences de cette maladie ?
Il faut distinguer les conséquences locales et à distance.
Localement, on a des risques de saignements, de douleur, parfois de fracture de mâchoire, de communication oro-nasale (lorsque l’os entre le nez et la bouche finit par être atteint par la maladie, on a des « trous » entre la bouche et le nez).
A distance, on va avoir les conséquences d’une dissémination bactérienne. Elle peut avoir lieu par déglutition, dans ce cas, l’animal peut présenter des troubles digestifs. En cas de communication oro-nasale, les bactéries peuvent entrainer une rhinite chronique voire une infection pulmonaire (bronchopneumonie).
Parfois, les bactéries migrent par le sang et peuvent alors entrainer des atteintes sur différents organes comme les reins, le foie, le cœur…
La présence d’une inflammation chronique dans la bouche a aussi un impact sur le corps entier (des études ont d’ailleurs montré que la présence d’une maladie parodontale entrainait des changements sur la prise de sang pour les paramètres des reins et du foie).
La prise en charge de cette maladie est donc essentielle pour la santé globale de votre animal.
Quel est le traitement de cette maladie ?
Le traitement passe par :
Comment peut-on éviter le retour de la maladie parodontale ?
Il n’y a pas de miracle (malheureusement) : il faut brosser les dents. Ce n’est pas toujours facile à faire chez les animaux mais c’est la seule technique efficace pour limiter l’accumulation de la plaque dentaire et l’évolution de la maladie parodontale.
Pour cela, il faut brosser les dents de manière régulière avec une brosse à dent à poils souples et un dentifrice antiseptique (au moins 3 fois par semaine en préventif et tous les jours pour un animal présentant déjà de la maladie parodontale) avec brosse à poils souple.
Conclusion
La maladie parodontale est bien plus fréquente qu'on ne le pense chez nos animaux et sa prise en charge est essentielle pour la santé globale de nos compagnons. Si vous avez un doute, n'hésitez pas à en parler avec votre vétérinaire. Les soins préventifs (détartrage notamment) sont à privilégier sur un animal ne présentant pas de contre indication à l'anesthésie générale.
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